Nos choix économiques ne sont souvent très rationnels et informés que quand l’échéance est à court terme, ou même très court terme. Dès lors que l’échéance est beaucoup plus lointaine, 10 ans, 20 ans, sa prise en compte est infiniment plus aléatoire, et en fait souvent presque nulle.

Le modèle économique classique pour représenter cela est un amortissement, plus le choix a des conséquences éloignées dans le futur, moins il a de poids, et moins il a d’influence sur ce que nous faisons aujourd’hui.

Mais il y a au moins un économiste qui a trouvé une solution plus radicale pour modéliser aussi ce comportement là comme étant celui d’un agent rationnel et informé, il suffit de prendre le postulat que « Je est un autre » !

C’est à dire qu’en modélisant les comportements avec le postulat que le « Je » de dans 10 ou 20 ans est une autre personne que le « Je » d’aujourd’hui, on arrive de nouveau à faire cadrer la théorie de la rationnalité avec les comportement réels constatés. Le plus troublant, c’est que les neurosciences renforcent cette hypothèse en montrant que si on demande à un sujet de s’imaginer dans le futur, les zones du cerveau qui sont activées sont les mêmes que pour l’empathie avec une autre personne.

Ainsi donc, l’économie se met à rejoindre la philosophie, serions nous réellement un autre que celui que nous serons demain ?

Le papier en question : http://www.bos.frb.org/economic/wp/wp2009/wp0917.pdf