La partie sur l’évolution des 0.1 et des 0.01 est fascinante :
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2010/10/30/1754-le-tableau-du-jour

L’indemnité chômage de Domenech :
http://obouba.over-blog.com/article-salaud-de-domenech-60664853-comments.html#anchorComment

Je doute qu’il faille « saquer » les cadres pour réellement les pousser à recherche du boulot :
Après avoir lu l’article, et les liens, je trouve que c’est une généralisation rapide des résultats d’une seule étude

Le plus génant est que cette étude ne concerne qu’une période restreinte 81-92, et sur cette période la partie avant la récession de 91, car les cadres ayant perdu leur emploi en 91 n’avait pas encore atteint le seuil des 14 mois.

De plus sur la fin de la période de l’étude, l’allocation chomage avait été réformé, la baisse brutale de l’allocation au bout de 14 mois supprimé et les auteurs de l’étude notent que cela avait été parfaitement efficace pour faire disparaître cet effet de pic. C’est vrai, cela n’exclut pas la possibilité qu’il y avait toujours des gens profitant d’une indemnisation élevé pour rester plus longtemps au chomage, l’effet devenant simplement moins visible.

Le plus important est que 86-91 était une période très dynamique pour l’économie française, avec très peu de chomage des cadres, et où peut-être le profil des cadres qui était quand même au chomage sur cette période, de plus sur une longue durée, était peut-être particulier. Et je peux imaginer qu’il y avait à l’époque peut-être l’idée qu’il suffirait de poser un cv pour avoir de nouveau un emploi.

J’ai une vision, peut-être anecdotique, de l’emploi des cadres sur une période plus récente, je doute qu’il y ait le même effet. Un trou dans le CV, une longue période de recherche d’emploi, c’est très mauvais sur le CV d’un cadre. Le recruteur doute, il n’y a pas de bonne réponse. Soit le candidat a des défauts, soit il n’est pas motivé ce qui n’est absolument pas ce qui est recherché pour un poste à salaire élevé. Au delà de quelques mois de trous, cela va être très difficile à justifier. Et donc l’idée qu’il faut impérativement pour un cadre une indemnisation faible, sinon la motivation est insuffisante, me semble bien douteuse, quoi que soit les résultats de cette étude sur la période particulière considérée.

On revient donc sur des considérations générales, en France, l’assurance chomage est un système assurantiel, il n’y a quasiment pas de plafond, parceque ceux qui sont mieux indemnisé contribuent aussi beaucoup plus (même chose que pour la retraite d’ailleurs, où le plafond de la SS s’accompagne d’un plafond de la cotisation lui !). Il y a quand même un effet redistributif car les hauts salaires ont en moyenne beaucoup moins souvent besoin du système.

Et ces hauts salaires ont fortement tendance a avoir un niveau de dépense, d’endettement proportionnel au salaire, donc le chomage est un vrai coup dur, il s’accompagne souvent d’une forte remise en cause, puisque l’investissement dans le travail est généralement fort, si on ajoute à cela le stress d’une très forte baisse du revenu, imaginons la descente à 1,500 euro pour quelqu’un qui a un emprunt immobilier à 25 ans dont la traite mensuelle est presque à ce niveau, ou est locataire, je ne suis pas convaincu que l’effet de la mesure soit très positif.