La circulation monétaire est peut-être l’élément le plus important de l’économie monétaire :
– la monnaie qui ne circule pas n’existe pas. Seul l’argent échangé sur une période donnée a joué un rôle économique, a eu une quelconque importance économique. L’argent qui reste dans un coffre pourrait aussi bien brûler sans rien changer à l’économie.
– la description de la résolution du paradoxe apparent de l’argent-dette par la circulation de la monnaie,
* Comment sont réglés les intérêts d’une dette si l’argent remboursé à la banque est une destruction monétaire ? Ils le sont par le fait que l’argent que la banque a reçu dans les versements initiaux elle l’a remis en circulation dans l’économie en le dépensant. C’est la circulation de l’argent qui paye les intérêts.
– Comme la monnaie qui ne circule pas n’existe pas, il *faut* pour ne pas bloquer le système que les banques fassent circuler l’argent des dépôt en prêtant à mesure de celui-ci.
Moins les gens font naturellement circuler l’argent, plus de ratio entre prêts et dépôts de la banque doit être élevé pour que l’économie fonctionne bien.
– le taux d’intérêt sur la création monétaire est le moyen pour la banque centrale d’avoir le contrôle sur cette vitesse de création monétaire, et surtout indirectement à travers elle sur la circulation monétaire.
* Si le taux de circulation reste fixe, la création se transforme directement en circulation, la banque régule en fait plus la circulation monétaire que la création monétaire à travers le taux
* S’il diminue, l’impact économique de la création monétaire par la banque centrale devient de plus en plus réduit, l’obligeant à diminuer le taux pour avoir le même impact.
* Si la circulation se bloque, la réduction du taux même à zéro peut n’avoir plus aucun effet immédiat même avec un volume très important de création. Sauf le risque que l’argent stocké pourrait être remis massivement en circulation plus tard, et mettre en péril l’économie. Mais l’absence de circulation signifie que toutes les dettes remboursées détruisent directement de la masse monétaire, ce qui limite le risque de ce type d’effet (l’absence de circulation fait qu’il y a assez peu d’argent demandé à la banque même à zéro pour-cent, en gros juste le volume nécessaire pour compenser cette destruction plutôt qu’une création massive).

Exercice, rapprocher cela des dernières nouvelles du financement des états européens de l’Europe, en particulier à travers le cas de l’Allemagne :
marianne2 – L’Europe finance les banques qui se gavent sur la dette
la Bundesbank allemande avait 500 milliards de créances possiblement douteuses dans les autres pays européens. En réalité, ces créances ne sont que le reflet de l’excédent commercial allemand et des déséquilibres qu’il engendre. Les banques commerciales d’un pays donné de la zone euro se finançant sans limites auprès de leur banque centrale nationale, celle-ci enregistre ses créances auprès de sa consœur du pays d’où sont importés des biens et des services grâce à ses crédits. Le cumul net de ces créances a abouti aux montants évoqués dans les livres de la Bundesbank, soit 20 % de son PIB

Ne pas oublier que cela fait des années que la Chine fait la même chose avec les US.