En préliminaire : Je ne vais pas prétendre ici faire un calcul extrêmement précis, qui me semble impossible, il s’agit juste de faire une estimation d’ordre de grandeur sur la base d’hypothèses moyennes.

Comme nous l’indique le Figaro, la facture énergétique atteint un record de 61 Md€ pour 2011 en France.

Croisons ceci avec les statistiques de l’INSEE sur le bilan énergétique de la France. On voit que ces 61 Md€ c’est pour des importation qui représentent environ 160 mtep (million de tonne-équivalent-pétrole). Les chiffres ne sont pas de 2011, mais les variations ne sont probablement pas énormes. L’augmentation du pétrole a certainement poussé à réduire celui-ci, justement le plus couteux dans le lot. En remettant à jour, il est à peu près certain que le prix par mtep augmenterait donc.

Le même bilan indique que nous avons généré 118.4 mtep d’énergie primaire dans le secteur électrique, dont on le sait 70% pour le nucléaire. Le coût de ces mtep ressort donc, s’il avait dû être importé sur les mêmes base que l’énergie fossile, à 31 Md€.

Toutefois, si nous n’avions pas fait le choix du nucléaire, nous consommerions plus d’énergie directement (chauffage gaz plutôt qu’électrique), et nous pousserions les centrales les plus efficace possible pour générer l’électricité avec moins de consommation d’énergie primaire.
Il est intéressant pour avoir un point de repère supplémentaire de faire aussi le calcul à l’envers en partant plutôt du nombre de TWh qui ont été générés (421,1 TWh d’après le bilan RTE 2011) et de les convertir en mtep (les tables de correspondances donnent 1Mtep = 11,630 TWh). Le coût tombe certes à seulement 13,8 Md€ mais sur la base d’un rendement de 100% physiquement impossible.

En complément il est utile de regarder nos voisins qui n’ont pas fait ce choix du nucléaire, l’Italie par exemple, mais même l’Allemagne. Les centrales électriques effectivement installées ne sont en majorité pas de dernière génération, et le parc immobilier consomme plus d’énergie thermique en direct sans passer par l’électrique, mais reste bien loin des meilleurs performance théoriquement possible à la fois en isolation et en rendement des chaudières, où les chaudières de plus de 20 ans au rendement médiocre restent très nombreuses.

Conclusion : Sur cette échelle entre deux valeur, l’une sur- et l’autre sous-évalué pour des raisons d’un coté et de l’autre évidentes, il semble raisonnable de retenir le point moyen comme quoi le nucléaire contribue positivement d’environ 25 Md€ à la balance commerciale de la France (inclut le bénéfice des exportations).

L’aspect le moins bien évalué ici est clairement l’impact en réduction de la consommation d’énergie primaire que représenterait la sortie du nucléaire. Mais l’hypothèse prise ici revient à plus de 50% d’amélioration du rendement final ce qui me semble généreux par rapport à ce qu’il se passe dans les faits chez nos voisins. Les efforts effectivement présent par rapport à la France ont du mal à avoir un impact si significatif que cela une fois rapporté au parc dans son ensemble.

Pour référence, une partie des calculs utilisés :
– 160.2 * 11.630 = 1863 TWh.
– 61 / 160.2 * 118.4 * 0.7 => 31 M€
– 61 / 1 863.126 * 421.1 => 13,8 M€