Bon pour ce début d’année 2013, un nouveau bilan électrique est disponible depuis RTE.
– Les énergie renouvelables atteignent 18.6% de la production avec une production hydraulique particulièrement élevée, la plus forte depuis 2001, et 4.8 % en hors hydraulique (RTE met en avant la couverture de consommation à 20.7%)
– On atteint une capacité de 8,15 GW d’éolien et 4,3 GW de photovoltaïque installé, une augmentation qui ralentit pour les 2
– Le taux de couverture de la consommation par l’éolien est à 3.3% (contre 2.9% en 2012), et pour le PV 1% (contre 0.8% en 2012)
– À nouveau juste sur une journée, le 23 décembre, l’éolien atteint 80% de charge.
– Pour le PV, c’est le 21 août que 78% de charge est atteint
– Le taux de charge éolien n’est pas indiqué directement, mais la moyenne des valeurs mensuelle (p18) donne 23,2% contre 24% en 2012, 21% en 2011.
– le PV lui est à 13,1%, contre 13,3% en 2012, 15,3% en 2011.
RTE développe nettement plus que les années précédentes l’information sur la variabilité de la production éolienne. Le taux de charge PV semble baisser progressivement, est-ce un hasard, ou le reflet d’une tendance à installer des panneaux dont le positionnement est moins optimisé ? Un vieillissement semble peu probable vu les données constructeur sur le sujet.
– La sensibilité thermique a légèrement augmenté, à 2,4GW par °, au lieu de 2,3.
L’effacement capable maintenant de monter à 900MW peut contribuer cependant à contrôler le phénomène
– Les investissement RTE atteignent 1,45 milliard contre 1,36 milliard en 2012. Ils devraient se stabiliser à 1,41 Milliards en 2014.
– La France reste le pays le plus exportateur au monde avec 47,2 TWh, en augmentation par rapport à 2012, l’Allemagne a cependant connue une année particulièrement exportatrice à 31.4 TWh. Le différentiel prix fait que si la France est au final importatrice depuis l’Allemagne, c’est pour vendre (et souvent exactement simultanément) à des prix plus intéressant vers l’Italie, l’Angleterre, la Belgique et la Suisse.
Une grande partie des flux commerciaux vers la Suisse, et une part de ceux vers l’Italie, la Belgique passant physiquement par l’Allemagne, le flux sur la frontière physique est en fait exportateur. D’autant que s’y ajoute le rapatriement de la part de production de Fessenheim qui appartient à l’Allemagne et à la Suisse.
– Les échanges devraient continuer à se développer, la ligne souterraine longtemps attendus avec l’Espagne progresse, elle est maintenant accompagné d’un projet de ligne sous-marine dans le golfe de Gascogne, 3 projets vers l’Angleterre sont envisagés dont l’un par la ligne privée Eleclink à l’intérieur du tunnel sous la manche, et 1 dernier vers l’Italie. Il y a aussi des discussions avec l’Irlande, mais on peut s’interroger sur les chances de succès d’une ligne aussi longue.
– Intensité carbone :
En incluant l’autoconsommation, sans le renouvelable :
    56 gCO2/KWh contre 58,4 en 2012
Avec émissions du renouvelable :
    61,5 gCO2/KWh contre 64,1 en 2012
Sans l’autoconsommation mais avec émissions renouvelables :
    52,8 gCO2/KWh contre 54,5 en 2012

Au total, 90,8% d’énergie décarbonée et 91,9% durable (car seulement 8,1% de thermique standard). On gagne donc environ 0,7% sur l’énergie carbonées (8,8 % de thermique en 2012), et aussi sur l’intensité grâce à la baisse de production du gaz. En effet très malheureusement le taux d’utilisation du charbon s’est renforcé, on est revenu au taux d’utilisation de 2010, et la situation économique des centrales gaz soumis à un très faible taux de production est difficile (une a été mise sous cocon, et plusieurs fermées en été). RTE souligne au total une augmentation de 0,2% des rejets de CO2 alors que le chiffre de 29,1 Mt CO2 est légèrement inférieur à celui de 29,5 Mt CO2 du bilan 2012. RTE en soulignant que le chiffre indiqué de base ne comprend pas les rejets d’auto-consommation m’a conduit à refaire les calculs avec et sans, et comparer avec 2012. Le chiffre le plus légitime me semble être celui avec l’auto-consommation, mais sans les émissions renouvelables, subventionnées précisément parce qu’elles sont renouvelables.
Le bilan CGDD de 2013 indique un passage de 27 Mt à 28 Mt CO2 en données corrigées des variations saisonnières, pour une augmentation de 3,1%. Ceci comprend 6,3 Mtep de charbon (2012 5,8; 2011 4,4), 4,7 de pétrole (2012 5,0; 2011 5,7), et 4,2 de gaz (2012 4,2; 2011 6,1). Le bilan précise que cela correspond cependant à une diminution de 16,5% de la consommation de gaz naturel, dont une diminution de 15,5% des CCCG, après -42% en 2012. Le tableau p115 donne 4,92 Mtep charbon, 0,64 Mtep pétrole, 1,89 et 0,64 Mtep gaz et 2,24 Mtep EnR/déchets. Soit 8.09 Mtep fossiles, et 10.33 Mtep tout inclut, ce qui confirme le chiffre de légèrement supérieur à 10 Mtep.

Il y a 2 ans, il était prévu que la fin des quota carbone gratuit conduise à l’arrêt anticipé de plusieurs centrales charbon, on effectivement perdu 20% (soit 1,57GW), mais restant à 6,3GW de capacité dont le taux de charge augmente, c’est insuffisant pour réduire la production bien au contraire. Les prix extrêmement bas tant du marché carbone que de la matière première renforcent leur compétitivité. RTE se repose sur l’application de la directive pollution européenne pour en fermer la majorité d’ici 2016, et logiquement une part devrait avoir consommé avant tout son quota de production avant. Mais vu la situation, des intentions de moderniser certaines des centrales pour les rendre conformes aux nouvelles normes pollution se sont fait entendre.

RTE souligne la stabilité de la consommation électrique une fois corrigée des variations saisonnières, elle est en fait marquée par une baisse de 2,5% du secteur industriel, principalement automobile, carton et sidérurgie. L’arrêt définitif de l’usine d’enrichissement d’uranium par diffusion gazeuse Georges Besse 1 contribue à une réduction de la consommation du secteur électrique.
La consommation particulier/PME-PMI augmente moins que les années précédente, à 0,3% contre 1%.
On remarquera que la chimie est en hausse grâce aux exportations (+1,8%), ce qui contraste avec les prévisions très négatives dans la presse justifiées par le faible prix du gaz aux US.