Le bilan RTE 2014 n’est pas encore en ligne, mais les statistiques temps réelles permettent de se faire une idée assez précise déjà des principales données. C’est utile en particulier pour comparer la situation de l’Allemagne et de la France sur l’année.

On constate que le bilan va être riche d’enseignements car les données instantanées nous indiquent une très forte diminution de la consommation, RTE inclut des facteurs correctifs et l’autoconsommation des sites industriels, mais là où les données instantanées 2013 indiquaient une consommation à 492TWh pour un chiffre final de 495TWh, nous sommes pour 2014 à 462TWh en données instantanées, un chiffre qui nous ramène de nombreuses années en arrière, et la température peut difficilement tout expliquer. La production recule moins, à 538TWh instantané contre 548 en 2013 (550 final). Le résultat est donc un record d’exportation à 68 TWh qui fait de la France en 2014 le champion mondial, devant le Canada et le Brésil.

L’autre conséquence est que la production fossile sur 2014 est extrêmement basse, avec donc des émissions carbone particulièrement faibles, une réduction même impressionnante d’une année sur l’autre. Le charbon est passé de 3,6% du mix à 1,6%, soit un passage de 19,8 à 8,3 TWh. Fioul, charbon, gaz réunis ne représentent que 4,9% de la production, contre 8% en 2013.
Le nucléaire avec une augmentation de 10TWh joue un plus grand rôle dans ce résultat que les EnR nouvelles, surtout que le résultat total EnR est plombé par une diminution de la production hydraulique d’environ 7TWh.

Mais certains ont décidé plutôt d’applaudir comme un exploit, nécessairement dû à la transition énergétique, ce qui s’est passé en Allemagne où le charbon passe pour le BRD de 44,6 à 43,6% de l’électricité produite.
Là bas, la réduction de la production s’affiche à -22,8TWh, pour une diminution de la consommation de -23,1TWh, ramenant le chiffre à un niveau sensiblement inférieur à celui de 2009, et même jamais vu depuis 1999/2000.
Bref même effet qu’en France, dans un contexte de forte réduction de la demande, plus facile d’éliminer les énergies polluantes, et pourtant l’effet sur le charbon a été bien plus mesuré qu’en France. Rien en réalité à applaudir en Allemagne, et une réduction dans les deux pays de la consommation électrique de bien mauvais augure pour l’économie, c’est cette destruction de la demande qui permet d’afficher de meilleur résultat CO2, non pas vraiment le succès des mesures de transition énergétique.